Sandra Le Guen, autrice, et Maurèen Poignonec, illustratrice, de la série familiale La Famille Lavande chez Little Urban se sont prêtées au jeu de l’interview croisée.
Découvrez les coulisses de la création de cette belle série d’albums.
De Maurèen Poignonec à Sandra
Le Guen :
Pourquoi as-tu choisi le nom « Lavande » pour la famille ?
J’avais envie d’un nom de fleur. Des fleurs d’ici, que les enfants peuvent trouver et reconnaître facilement. Je regardais les abeilles dans mon jardin, particulièrement actives dans la lavande : c’est devenu évident ! La famille serait « Lavande ». Une plante qui a tout pour me plaire : la couleur, l’odeur. Elle est mellifère et petit plus… Elle se cuisine. J’en mets dans mes confitures, c’est délicieux !
Préfères-tu écrire des histoires qui mettent en scène des humains ou des animaux ?
J’écris des histoires avec les deux. Souvent, j’imagine les personnages et je construis mon histoire autour d’eux, qu’il s’agisse d’un enfant, d’un héron, d’une chouette… C’est peut-être plus facile d’aborder certains sujets par le biais d’animaux. En tout cas, l’effet n’est pas tout à fait le même. La famille Lavande mêle les deux, mais il ne s’agit pas d’un univers animalier ou construit complètement sur l’anthropomorphisme. Un petit retournement de situation à la fin de l’histoire ancre bien la narration dans une réalité humaine, celle qui se nourrit de l’imagination de Juno, Majé et James.
Est-ce important pour toi d’écrire sur la famille ?
La famille s’impose à moi comme elle s’impose dans la vie quotidienne des enfants, quelle qu’elle soit, dans sa composition par exemple mais pas seulement : avec ses joies, ses peines, ses failles, des étapes, des difficultés, des événements difficiles parfois. Bien sûr, la famille Lavande vit dans une petite bulle de douceur, protégée, réconfortante. Je me glisse dans la tête de Juno, une enfant de six ans qui bénéficie d’une grande sécurité matérielle et affective, celle dont j’aurais rêvé à cet âge. Est-ce que j’ai envie de percer la bulle avec une aiguille ? Je ne sais pas. Je n’exclus pas que les parents se séparent, que l’un.e perde son travail ou qu’un deuil (pas trop proche, ne t’inquiète pas !) les touche… Mais pas maintenant, je veux rêver encore !
De Sandra Le Guen à Maurèen Poignonec :
Comment procèdes-tu pour lire un texte que tu vas illustrer ?
Je lis d’abord le texte en diagonale, très rapidement, pour ressentir s’il me plaît ou non et si des images me viennent en tête. Il y a toujours plein de scènes illustrées qui sont interceptées par mon cerveau pendant cette première lecture. Ensuite, une lecture plus approfondie permet d’ identifier les détails du récit, les émotions ressenties par les personnages, les différents événements à illustrer. Tout se passe seulement dans ma tête, je ne note jamais rien, je ne fais jamais de croquis en parallèle. C’est seulement quand je me plongerai véritablement dans les crayonnés que je commencerai à dessiner (ce qui peut arriver seulement plusieurs semaines après la première lecture).
Quel animal n’aimerais-tu pas voir dans la famille Lavande et pourquoi ?
Non pas que je n’aimerais pas le voir, car j’aime tous les animaux, mais certains sont peu chanceux : je n’arrive pas à les dessiner. Ils ne seraient pas très flattés de se découvrir dans le livre… Je pense en particulier aux singes (le gorille, ou l’orang-outang) et aux félins autres que les chats (comme les lions, les tigres etc). Mais, j’aurais adoré savoir dessiner les gorilles, car un album Famille Lavande avec un gorille, ça aurait été génial.
A la fin d’Ourse-Cyclette, Zou apporte un cadeau à la maman. As-tu un message subliminal à me passer ?
J’habite avec deux petites chattes, qui se nomment Pioka et Loullig. Loullig est la plus âgée.
La famille Lavande habite avec Zou, ce personnage est directement inspiré de ta vraie chienne. Alors, pourquoi ne pas faire en sorte que la famille Lavande adopte un autre animal, et encore mieux : Loullig. Je trouvais ça chouette aussi que la famille accueille naturellement ce chat qui était tout seul dans la nature.
Zou est une chienne très touchante qui aime beaucoup la nature, les papillons et les oiseaux, elle se lie d’amitié avec tout le monde. Il était alors particulièrement zouesque qu’elle force le destin en amenant le petit chat jusqu’à la gare de Morlaix, offrant ainsi à la famille Lavande la possibilité de l’adopter.